Contexte

En 2020, il a été constaté en Wallonie que 14,8 % des jeunes de 18 à 25 ans sont qualifiés de NEET (de l’anglais ‘Not in Employment, Education or Training’) c’est-à-dire des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études ni en formation. La Wallonie se situe ainsi dans une situation plus défavorable que la Flandre (avec un taux de 8,8 %) et dans une situation équivalente à celle de la Région de Bruxelles-Capitale (14,1 %) et de l’Union Européenne des 27 (14,4 %).

Les projets de remobilisation des jeunes n’ont cessé d’augmenter, cependant, ces initiatives ne suffisent pas à répondre à la problématique de désaffiliation sociale de ces jeunes. En effet, trop peu de ces projets n’offrent une réelle perspective de formation ou d’emploi à leur échéance, renvoyant les jeunes vers les filières classiques.

Parallèlement à ce constat, la Défense nationale devant renouveler 50% de son personnel soit 12.500 personnes, (2500 personnes par an pendant 5 ans) fait un pari porteur de sens en souhaitant donner l’opportunité à ces jeunes d’intégrer l’Armée.

‘Même sans diplôme un jeune possède des talents, des compétences.’

La Mado et les services AMO accompagnent des jeunes en décrochage complet du système scolaire, voire du système social, depuis plusieurs années et pour qui l’insertion socio-professionnelle est extrêmement complexe. Il était donc primordial pour ces deux secteurs de se rencontrer et de mener ensemble une action concrète au bénéfice des jeunes ‘NEET’.

Ensemble, nous faisons la différence!

Trois projets pilotes se développent en Belgique: un à Anvers, un à Bruxelles et pour la Wallonie, le choix de la Défense se porte sur Charleroi.

Un nouveau projet partenarial est ainsi développé entre l’Armée belge et le Pôle Enfance et Adolescence de l’ISPPC, projet porté par la Maison de l’Adolescent.

Par ce projet, nous visons l’intégration sociale et professionnelle des jeunes de 18 à 25 ans qualifiés de NEET de la Province du Hainaut en proposant de l’information sur les différentes alternatives et démarches permettant de concevoir et/ou de confirmer un projet de carrière au sein de l’Armée Belge d’une part et d’autre part en permettant l’accès à une formation générale de courte durée visant l’acquisition de connaissances et de compétences élémentaires nécessaires à une incorporation militaire.

Pour atteindre ces jeunes de 18 à 25 ans, la défense sollicite des services qui part leurs missions, le travail de rue notamment, arrivent à toucher ces jeunes.

Un projet pilote a été mené pour 20 jeunes fréquentant la Maison de l’Adolescent et les trois services AMO de la Cité de l’Enfance: Pavillon J, Visa jeunes et Tu dis Jeunes.

Les premiers contacts datent de septembre 2020 mais le covid a mis ce projet en attente, ensuite les autorités militaires ont repris contact en ce début d’année 2021. Après plusieurs réunions en visioconférence, le 28 juin dernier, 20 jeunes mixtes fréquentant nos services et recrutés par nos soins, ont été invités à une séance d’information animée par l’armée sur l’origine du projet, les avantages de travailler à l’armée (salaires, reconnaissance, développement personnel, sécurité de l’emploi, soins de santé gratuits, des possibilités de se former, assurance-vie, …), la volonté pour la défense de recruter des jeunes qui n’ont pas eu les mêmes chances dans la vie.

Le discours fait mouche, 17 d’entre eux se sont inscrits au stage prévu à la caserne de Tournai du 13 au 15 juillet. Ils ont bénéficié d’un accompagnement pour réussir leurs réels tests de septembre et décrocher ainsi un emploi au plus tard le 1er janvier 2022.

Ceci ne signifie pas que ces jeunes porteront les armes car il y a de très nombreux métiers différents à l’armée et c’est dans du travail de maintenance, dans la logistique, les cuisines, divers services techniques, les technologies de l’information et de la communication, …, en fonction de leur potentiel, que ces jeunes seront recrutés.

Ce projet ‘test’ ne constitue que les prémices d’une action plus vaste qui est en train de se poursuivre. En effet, nous venons de réitérer la même opération pour près de 170 jeunes issus de la Province du Hainaut. Ceci ne sera possible qu’en mobilisant un ensemble de partenaires autour de la Mado, il s’agit là d’un véritable challenge.