Contributeur: Michel Salesse
Directeur de l’AMO La Rencontre
Une question, un début de réponse, en vue d’un débat collectif.
Quelle question mériterait d’après vous un examen collectif dans le cadre des Assises de la prévention?
Quel est l’objet de la prévention pour l’aide à la jeunesse?
Pourquoi cela vous apparaît-il nécessaire?
La prévention en travail social devrait s’intéresser principalement à l’exclusion sociale. Et par conséquent dans l’AJ, la prévention de l’exclusion sociale des jeunes.
Il y a donc lieu d’intervenir là où elle se produit et au moment où l’on en est témoin. Nous sommes régulièrement mis en garde que tout se joue avant 6 ans, 2 ans, 6 mois ou encore avant la naissance. Mais si tout est déjà joué, alors n’y-aurait-il plus rien à faire ?
Or, pour une grosse partie des jeunes ayant à faire à l’AJ, le pire a déjà eu lieu : perte, rejet des parents, abus, violence, mauvais traitements, … évènements tragiques qui, parfois, se répètent de génération en génération.
Quelles sont les attentes par rapport à ce travail d’exploration?
Dès lors, l’action préventive, me semble-t-il, est d’éviter des exclusions supplémentaires à des jeunes déjà victimes, ce qu’illustre assez bien les jeunes dits incasables, ceux dont on ne veut plus nulle part, ceux pour qui le système social n’a pas bien fonctionné ou a lui -même produit de l’exclusion.
Le premier impératif de prévention devrait donc être de ne pas aggraver la situation ou de provoquer de nouvelles exclusions. En corolaire de ne pas entamer une action sans les moyens adéquats. L’objectif doit être proportionnel aux moyens disponibles, faute de quoi on accroît la désespérance des jeunes et des travailleurs.